Droit au sommeil : l’affaire de tous et
un enjeu de santé publique !
En collaboration avec
l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance
Durant les précédentes campagnes électorales, les propositions pour l’enfance ont fleuri en matière d’éducation, de santé, d’usage des écrans, d’égalité des chances ou de réduction des violences. Or, tous ces enjeux ont un point commun : ils sont en interaction forte avec la quantité et la qualité du sommeil des enfants.
La crise sanitaire a bouleversé notre rythme veille-sommeil. Ainsi, à l’automne dernier, 70 % de la population déclarait souffrir de problèmes de sommeil, selon Santé Publique France.
Cette crise est venue éclairer les difficultés de sommeil déjà connues chez les enfants : 22 % des nourrissons, 25 % des enfants d’âge préscolaire, 30 % des enfants d’âge primaire et jusqu’à 70 % des collégiens sont concernés par des troubles du sommeil.
Même si les associations et les professionnels spécialisés dans l’enfance considèrent parfois que les problèmes de sommeil se régleraient par la solution des autres problèmes, le sommeil constitue un problème en soi, comme le rappelait Leger et col. en 2016* : « Certaines populations cumulent ainsi des situations défavorables en termes économiques, professionnels, éducatifs et sanitaires et le sommeil se trouve au cœur de la production et de la reproduction de ces inégalités sociales... Les évolutions contemporaines du sommeil sont ainsi au centre de la production des inégalités sociales... Le bon sommeil constitue un bien commun dont il faut garantir l'égal accès à tous. »
Le COFRADE (Conseil français des associations pour les droits de l’enfant) et l’INSV (Institut national du sommeil et de la vigilance) s’opposent à l’idée selon laquelle le sommeil serait un sujet superfétatoire ou un simple enjeu “de confort”.
Une bonne nuit de sommeil est un droit de l’enfant, une nécessité pour son développement. Le sommeil est un véritable enjeu de santé publique, comme l’INSV s’emploie à le démontrer depuis plus de vingt ans.
Un sommeil en quantité insuffisante a des conséquences néfastes sur la santé, tant physique (déséquilibre pondéral, affaiblissement des défenses immunitaires) que cognitive (baisse d’attention, difficultés d’apprentissage) et psychologique (mauvaise gestion émotionnelle).
Le mauvais sommeil est donc un obstacle au développement harmonieux de l’enfant, il fait le lit d’une altération de sa santé mentale. Il hypothèque son équilibre émotionnel, ses performances scolaires et sa vie sociale, et l’expose davantage à certains risques, tels que l’obésité.
Face à ce constat, il devient clair que le sommeil des enfants est une grande cause nationale ! C’est en ce sens que le COFRADE se mobilise pour en faire un droit, et pour le défendre, comme il a l’habitude de le faire, auprès du Gouvernement et du Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU.
Cette cause appelle à réunir toutes les initiatives institutionnelles et individuelles. Une
dynamique est née, comme en témoigne l’investissement de la Direction générale de la Santé et du Conseil scientifique de l’Éducation nationale dans la promotion du sommeil. Il convient de la soutenir et de l’amplifier afin que la mobilisation s’étende à toutes les autres échelles de la société et en « allant vers » les enfants et les parents les plus éloignés des structures de promotion d’une bonne hygiène de sommeil.
Une partie des parents sont conscients de l’importance du sommeil pour leurs enfants, comme le démontre la récente enquête de l’INSV. D’autres parents ont un manque de connaissances concernant l’hygiène du sommeil, ou rencontrent des difficultés à cause de leurs lieux de vie ou de leurs contraintes professionnelles. Les professionnels chargés du soutien à l’enfance doivent s’impliquer dans la transmission des connaissances sur le sommeil. La mise à disposition de formations de qualité leur permettra d’acquérir les outils pour dépister le manque de sommeil des enfants et les orienter vers une prise en charge adaptée.
Cette cause permet aussi à toutes les associations liées à l’enfance de dépasser leurs approches en silos (santé, éducation, violences, numérique, loisirs...) et de prendre conscience qu’il est question d’un objectif collectif, à partir de nos implications respectives. Car gagner du terrain sur le sommeil, c’est préparer le terrain pour tout le reste.
Nous appelons les associations, les scientifiques, les professionnels, les élus, les institutions, les entreprises et les familles à se mobiliser pour garantir aux enfants le droit à un sommeil en quantité et qualité suffisantes.
Il ne s’agit pas d’un problème “en plus” de tout le reste. Il s’agit d’un dénominateur commun à toutes nos missions et à tous nos engagements pour l’objectif que nous partageons : offrir aux enfants un développement harmonieux.
*Damien Léger, Jean-Pierre Giordanella, Dalibor Frioux, Thibaut de Saint Pol, Antoine Hardy, Pascale Hebel. Rapport « Retrouver le sommeil : une affaire publique ? » 25 Avril 2016
Les premiers signataires
Armelle Le Bigot Macaux, Présidente du COFRADE ; Sarah Ait Ali, Workin'Mum ; Margaux Allard, consultante sommeil bébé et enfant ; Soline Amir Tahmasseb, chargée de communication institutionnelle et plaidoyer chez Ensemble pour l'Education de la Petite Enfance ; Nathalie Andrieux Hennequin, Assistance de service social, administratrice du COFRADE, membre du SNUASFP FSU ; association ACOLEA ; Pr Isabelle Arnulf, neurologue, cheffe du service des pathologies du sommeil, hôpital Pitié Salpêtrière, APHP-Sorbonne ; Dr Guillaume Aubertin, pneumo-pédiatre ; Jennifer Aubine, consultante en sommeil de l'enfant ; Roubina Avakov, assistante administrative service petite enfance ; Geneviève Avenard, ancienne Défenseure des enfants ; Anne Bellion, Consultante communication santé ; Nicole Bernadet, CLAVIM ; Françoise Bertran, neurologue spécialiste du sommeil ; Stéphanie Bioulac, professeur de psychiatrie de l'enfant et l'adolescent, spécialiste du sommeil ; Bénédicte Blanc, pédiatre ; Albane Bonnetain, Biocodex ; Claire Brisset, ancienne Défenseure des enfants ; Veronique Bellemare Briere, Institut SOMNA pour la gestion naturelle du sommeil ; Eglantine CAMI, CAMELEON association ; Nathalie Casso-Vicarini, déléguée générale d'Ensemble pour l'éducation de la petite Enfance ; Philippe Chastel, directeur de l'Espace Boris Vian ; Murielle Cortot Magal, directrice générale EPE IDF ; Chloe Colin, Somnotherapeute ; Donatien Cochin, Cuisinier ; Patrick Cottin, président d’honneur de l'association nationale des Maisons des Adolescents ; Delphine Courtecuisse, médecin de l'éducation nationale ; Dr Didier Cugy, conseiller municipal de Bordeaux, Délégué Santé au quotidien ; Délégation départementale de l'Éducation nationale des Yvelines ; Romain De Angelis, responsable service Enfance ; Marie Derain de Vaucresson, ancienne Défenseure des enfants ; Stéphanie Dumont, Marie de Pontoise; Bernard Durand, Président de Droit d'enfance, fondation Méquignon ; Delphine Eriau ; Elif Eyuboglu , psychologue clinicienne, doctorante chercheuse ; Maxime Fabriès, Biocodex ; Sophie Faguette, COFRADE ; Lilas Faguette, éducatrice spécialisée ; Caroline Ferriol, Dirigeante de la société Fée Dodo et consultante en hygiène du sommeil des bébés et des enfants ; Stéphanie Fourneraut, Psychologue clinicienne, spécialisée dans les troubles du sommeil de l’enfant ; Pr Patricia Franco, professeure en pédiatrie et en physiologie, spécialiste du sommeil de l'enfant ; Maéva Jard, Baby Asleep ; Alexandra Josse, infirmière puéricultrice ; Daniel Gostain, FNAREN ; Sandy Guery, Crescendo ; Laure Guillier, Responsable Marketing et Communication FéeDodo ; Claude Gronfier, chercheur neurobiologiste, Inserm & Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, président de la Société francophone de chronobiologie ; Anne Guecs, Responsable pôle formation Biocodex France ; François Harduin, président de la Fédération nationale des associations de rééducateurs de l'Éducation nationale ; Cécile Henry, My Cup of Time ; Virginie Houard, Sophrologue du sommeil ; Katerina Houpert, Biocodex ; dr Iulia Ioan, Pneumopédiatre, spécialiste du sommeil de l’enfant ; Virginie Lozac’h, Consultante en sommeil des bébés et des enfants; Eddy Khaldi, président de la Fédération des délégués départementaux de l'Éducation nationale ; Thierry Kienzler, Droit d'enfance directeur d'établissement ; Dr Matthieu Koroma, chargé de recherche FNRS à l'Université de Liège ; Eva Koslowski, IDE en pédopsychiatrie ; Mélie Lages, chargée des 1000 premiers jours chez Ensemble pour l'Éducation de la Petite Enfance ; Orianne Larroque, Agir contre la prostitution des enfants et les violences sexuelles ; Fanny Lacoste, Infirmière et consultante en sommeil chez Bébé a sommeil; Catherine Lefèvre, Crescendo ; Camille Julie, Consultante en Sommeil ; Clotilde Le Gall, citoyenne concernée ; Damien Léger, professeur de Médecine à l'Université de Paris Cité, Chef du Centre du sommeil et de la vigilance à l'Hôtel-Dieu de Paris, APHP ; Catherine Le Moël, juriste bénévole ACPE ; Emeline Le Poulain, Biocodex ; Alain Levy, président du CLAVIM ; Ella Louis, psychologue clinicienne et doctorante en psychologie ; Catherine Lord, courtière de connaissances scientifiques en sommeil; Pierre-Hervé Luppi, président ESRS, Chef d'équipe CRNL, Lyon ; Frédéric Malet, Mairie de Conflans Sainte Honorine ; Laure Malgouyres, consultante sommeil des enfants Stéphanie Mazza, professeure des universités, Université de Lyon 1 ; Arthur Melon, délégué général du COFRADE ; Pauline Merlin, Médecin de PMI ; Aurelie Meslet-Kervella, Infirmière; Juliette Moudoulaud, fondatrice de Fée de Beaux Rêves, Accompagnante parentale vers un meilleur sommeil de l'enfant ; Lyliane Nemet-Pier, psychologue clinicienne, psychanalyste, spécialiste des troubles du sommeil ; Chloé Nguyen Van, Biocodex ; Pr Hervé Normand, chef de service Explorations Fonctionnelles, Unité d'exploration et de traitement des troubles du sommeil, Caen ; Axelle Peillon, Mon Petit Dormeur ; Marie Odile Petit Hirsch, particulier; Jessica Pinson, MDA ; Virginie Piongraff, directrice Réseau Morphée ; Sabine Plancoulaine, médecin de santé publique, spécialiste du sommeil, épidémiologiste sur la thématique du sommeil de l'enfant ; Béatrice Priez, Conseil départemental 95 ; Michèle Olivain, trésorière adjointe du COFRADE ; Géraldine Rauchs, chercheur ; Louise Revert, responsable communication pour Wopilo ; Amandine Rey, Maître de conférences, neuropsychologue ; Olivier Rioux, APAM ; Jeanne Roche, Psychologue et Docteur en neuropsychologie ; Indgrid Robil, Somnys; Thomas Rohmer, fondateur et Directeur de l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique ; Elodie Rouze, directrice Le Moutard; Valentine Rougier, maman de trois enfants ; Adeline Sfiligoj, Chargée de parrainage et collecte chez CAMELEON Association France ; Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée ; Pr Carmen M. Schroder, professeur de Pédopsychiatrie CHU et Université de Strasbourg, CNRS UPR3212, Spécialiste du Sommeil de l'Enfant, Secrétaire Générale de la SFRMS ; Socheata Sim, CAMELEON association ; Mélanie Sparapani, Consultante sommeil certifiée Les Ptits Reveurs ; Dr Pierre Souvet, président de l'association Santé Environnement France ; Myriam Stern Osada, Sophrologue certifiée ; Anne-Sophie Tassel, Directrice Marketing Biocodex, Marie-Françoise Thiebaut, médecin de l'éducation nationale ; François Undreiner, pédiatre ; Giulia USAI, fondatrice de Giulia Usai Sleep Consulting; Adrien Verbrugghe, association CLAVIM ; Corine Vignol, responsable service petite enfance de Pontoise ; Hélène Vitel, Biocodex ; Bérengère Wallaert, déléguée générale de l'association Agir contre la prostitution des enfants ; Sandra Wathelet, Comptable et Maman; Marie-Françoise Wittrant, administratrice Fédération PEEP, co responsable du groupe de travail Santé Prévention ; Laurent Zameczkowski, Vice-Président Fédération PEEP.